De plus en plus d’entreprises optent pour des véhicules électriques, qu’il s’agisse de voitures ou de camionnettes, lorsqu’il s’agit de renouveler leur flotte. D’une part, ils contribuent à l’objectif zéro émission de l’UE pour 2050 et, d’autre part, ils réduisent leurs coûts d’exploitation par rapport aux véhicules diesel.
Mais la multiplication des véhicules électriques dans la sphère professionnelle peut susciter quelques doutes : quel entretien nécessitent-ils, quelles sont les pannes les plus fréquentes ? Pour répondre à ces questions et à bien d’autres, nous avons interrogé un professionnel spécialisé dans l’électromécanique.
Bien qu’il continue de croître, l’investissement des entreprises dans les véhicules électriques doit augmenter, comme l’indique une étude de Transport & Environment (T&E). L’étude constate que les entreprises sont en retard par rapport au secteur privé en termes de ventes de VE : 4,3 % contre 5,4 % pour le secteur privé au premier semestre 2023.
Les doutes que les entreprises peuvent avoir concernant les pannes et l’entretien de ce type de voiture peuvent être l’une des raisons pour lesquelles leur présence n’est pas plus importante. Le manque de connaissances peut constituer un frein, parfois sans raison. Selon le GIPA, 44% des conducteurs considèrent que le coût d’entretien ou de réparation d’un véhicule est plus élevé que celui d’une voiture à essence ou diesel. Pourtant, les points à contrôler ou à entretenir sont moins nombreux et, par conséquent, le coût de l’entretien est également moins élevé.
Jean Marc Serat, responsable mécanique et expert en électromécanique, a répondu aux principales interrogations des utilisateurs et des entreprises concernant l’entretien des véhicules électriques et leurs éventuelles pannes.
L’entreprise dispose d’une division Pro, qui se consacre exclusivement à l’entretien et à la gestion intégrale des flottes de véhicules. Elle s’adresse aux grandes, moyennes et petites entreprises, aux PME et aux indépendants. En d’autres termes, elle propose ses services à tous les types de flottes, quelle que soit leur taille, dans ses plusieurs centres auto répartis dans toute la France.
À mesure que les véhicules électriques gagnent en popularité, ils sont confrontés à de nouveaux défis, à commencer par les doutes généralisés des utilisateurs et la spécialisation de leurs employés dans le domaine électrique et électromécanique.
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Les voitures électriques nécessitent-elles plus ou moins d’entretien ?
La fréquence des entretiens dépend de chaque marque et de chaque modèle, mais un véhicule électrique doit suivre un certain calendrier, tout comme un véhicule à combustion.
La principale différence est que, logiquement, différents éléments sont contrôlés en fonction du type de véhicule.
À quelle fréquence un véhicule électrique doit-il être entretenu ?
La fréquence est déterminée par le fabricant, mais en règle générale, une inspection générale est effectuée tous les 2 ans ou tous les 30 000 kilomètres, au premier des deux termes échus.
Les intervalles d’entretien varient selon les modèles et les fabricants.
En revanche, il est conseillé d’effectuer un contrôle approfondi tous les ans pour plus de sécurité et de vérifier fréquemment certains éléments comme la batterie et ceux qui sont les plus usés, comme les pneus ou les freins, surtout avant les longs trajets.
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Est-ce qu’elles tombent plus souvent en panne que les voitures diesel ou essence ?
En réalité, il n’y a pas de raison qu’elles tombent plus en panne que les voitures à essence ou diesel, bien au contraire. En effet, les voitures électriques pures ou la partie électrique des hybrides connaissent moins de pannes que les voitures à moteur thermique.
Toutefois, il convient de mentionner tout particulièrement les pneus, qui souffrent davantage que dans un véhicule thermique ou à combustion en raison du poids plus important des véhicules électriques et de leur couple plus élevé [capacité à transmettre la force générée par le mouvement].
Cela génère des contraintes différentes dans la carcasse et une usure plus importante, des différences qui nous obligent à choisir le bon pneu. Dans de nombreux cas, les fabricants marquent les pneus avec des homologations spécifiques, qui sont indiquées dans leur fiche technique et, d’autre part, ils ont dans leurs gammes des pneus spécifiquement conçus pour ces véhicules, de telle sorte qu’ils s’adaptent à leurs caractéristiques, garantissant à la fois la durabilité et l’efficacité face aux facteurs que nous avons mis en évidence.
Quelles sont les différences entre une voiture électrique et une voiture à essence ou diesel ?
En raison des différences techniques et des particularités de ces types de véhicules, l’entretien et la mise au point sont différents. Jean Marc nous dit que son entreprise a établi 9 contrôles ou points de vérification spécifiques pour les véhicules électriques.
Le liquide de refroidissement du moteur électrique et de la batterie est vérifié ; l’état du câble de charge est vérifié, ainsi que les câbles et les gaines des câbles haute tension.
Sur un véhicule électrique, des paramètres spécifiques tels que l’état de santé de la batterie sont vérifiés.
On vérifie également le pack batterie (s’il est accessible), l’état du connecteur de charge et trois contrôles techniques pour connaître l’état de santé de la batterie haute tension.
Quels sont les défauts les plus fréquents sur ce type de véhicule ?
Les connecteurs de batterie et de charge sont parmi les défauts spécifiques les plus fréquents dans les véhicules électriques.
En outre, ils ont en commun avec les véhicules thermiques des éléments qui, en raison de leur utilisation ou de leurs défauts, doivent être remplacés de temps à autre, tels que les freins, les filtres d’habitacle, les amortisseurs et les pneus.
L’entretien d’un véhicule électrique coûte-t-il plus cher ?
Un entretien standard sur un véhicule électrique coûte moins cher que sur un véhicule thermique, car il y a moins d’éléments à changer.
De plus, les pannes que l’on peut trouver par surprise dans la révision d’un véhicule électrique sont plus faibles que celles habituelles des véhicules thermiques.
Quelle est la panne la plus coûteuse dans ce type de véhicule ?
Sans aucun doute : la batterie haute tension. Le remplacement d’une batterie peut coûter entre 10 000 et 30 000 euros, selon le véhicule et la taille de sa batterie.
Cependant, Jean Marc souligne qu'”à l’heure actuelle, avec l’expérience et les données du marché, cette panne n’est pas courante”.
Les ateliers sont-ils préparés à l’entretien et à la maintenance des véhicules hybrides et électriques ?
Nous nous avons la formation et le défi d’évoluer” avec les véhicules électriques.
Il est vrai qu’en France, tous les ateliers ne sont pas préparés à l’entretien correct d’un véhicule électrique, d’où l’importance de s’adresser à ceux qui le sont.
Selon Jean Marc , “nous avons la formation et le défi d’évoluer” dans l’entretien et la maintenance des véhicules électriques et hybrides afin de suivre les progrès du marché.
Les ateliers sont-ils préparés pour le contrôle pré-VIT des véhicules hybrides et électriques ?
Les voitures électriques et hybrides sont soumises aux mêmes règles d’inspection que les véhicules à moteur à combustion interne. Dans le cas des contrôles techniques, il n’y a pas de point de contrôle spécifique pour les véhicules électriques.
La différence est que cela prend moins de temps, car ils ne doivent pas passer le test d’émissions (les hybrides le font, car ils ont également un moteur à combustion).
Compte tenu de tout cela, Jean Marc affirme que “dans les ateliers comme nous sommes prêts à effectuer un contrôle des véhicules avant le VTI”, tant pour les véhicules électriques que pour les véhicules hybrides, avec des techniciens qui ont reçu une formation spécifique pour ce type de véhicules.