Il y a trois ans, Toyota a présenté un projet unique : une voiture basée sur un moteur à combustion d’hydrogène. Selon eux, ce projet offrait une alternative neutre en carbone aux voitures électriques grâce à des émissions de dioxyde de carbone pratiquement nulles.
Le problème, c’est que la technologie n’était pas tout à fait au point et qu’il était difficile de la faire fonctionner correctement. L’hydrogène brûle plus vite que l’essence et génère plus de chaleur. Pour parvenir à un bon équilibre, il fallait notamment contrôler avec une extrême précision la chaleur générée par le moteur et l’injection de carburant.
Voitures hybrides à hydrogène : la solution de constructeurs comme Stellantis ou Mercedes pour obtenir l’autonomie de l’hydrogène et les performances des voitures électriques.
Les travaux sur ce projet semblent en bonne voie, puisque les responsables de Toyota ont dévoilé un nouveau type de moteur à combustion à faibles émissions. Le directeur technique de la firme, Hiroki Nakajima, a révélé quelques détails lors d’une conférence à Tokyo le 28 mai.
Comme le révèle Automotive News, l’expérience acquise dans le développement de voitures fonctionnant à l’hydrogène a été déterminante pour franchir cette nouvelle étape. En fait, l’objectif à long terme est que l’hydrogène soit également le carburant du futur pour ces voitures.
Les moteurs développés par Toyota sont 10 à 20 % plus petits que les moteurs conventionnels. Pourtant, ils sont capables d’offrir un rendement énergétique aussi bon, voire meilleur, que les moteurs actuels. Ils peuvent utiliser des carburants spéciaux neutres en carbone, tels que les carburants synthétiques, le biodiesel ou l’hydrogène, mais aussi l’essence.
Leur taille compacte permet de les envisager comme compagnons de route des systèmes hybrides à moteur électrique. Nakajima est particulièrement optimiste quant à ce projet : « Il pourrait s’agir d’une solution révolutionnaire. Le nouveau moteur dispose d’une énorme marge de manœuvre.
Les responsables de Toyota n’ont pas donné de détails spécifiques dans de nombreux domaines, mais ils soulignent que l’efficacité thermique de ces moteurs est bien meilleure que celle de leurs alternatives à base d’essence.
Ces moteurs devraient être commercialisés en prévision de la nécessité de se conformer à la réglementation Euro 7 qui entrera en vigueur en 2027. Selon M. Nakajima, « les moteurs seront complètement différents des moteurs conventionnels actuels ».
Des concurrents tels que Hyundai et Kia travaillent déjà sur un tel moteur, mais la conférence de presse à laquelle Toyota a participé a également vu l’annonce d’efforts conjoints de Subaru et Mazda dans la même direction.
Toyota a voulu démontrer les possibilités de cette technologie sur le circuit Fuji Speedway lors d’un test d’endurance de 24 heures. Akio Toyoda, président de l’entreprise fondée par son grand-père, a conduit la dernière version de la GR Corolla modifiée basée sur ce nouveau moteur.
Parmi les améliorations apportées au nouveau modèle figuraient une nouvelle pompe à hydrogène liquide, ainsi qu’un réservoir d’hydrogène plus grand permettant d’augmenter l’autonomie de 50 %.
Cependant, la voiture a connu des problèmes majeurs au niveau du système de freinage antiblocage et de la pression du carburant, qui ont fait caler la GR Corolla pendant neuf des 24 heures d’essais.
Malgré cela, Toyota a pleinement confiance dans cette technologie, qui pourrait bien constituer une future alternative aux moteurs à combustion qui semblaient condamnés par la plupart des constructeurs. Certains d’entre eux ont cependant déjà fait marche arrière et n’envisagent plus de stratégies futures aussi axées sur la voiture électrique.