C’était l’une des voitures les plus attendues de 2024, si ce n’est la plus attendue, et elle a répondu aux attentes, voire les a dépassées. Elle fait partie de ces voitures agréables à regarder, quelle que soit la couleur, car elle est belle dans toutes les couleurs. Mais elle est également attrayante à l’intérieur, avec des détails que nous avons pu découvrir de première main auprès de la responsable du design pour les petits segments, l’Espagnole Paula Fabregat. Une symbiose entre technologie moderne et tradition qui fonctionne rarement aussi bien que dans la nouvelle voiture électrique Renault 5 E-Tech.
Renault a fait revivre un nom légendaire, mais un nom vraiment légendaire, avec une longue tradition en Europe et surtout en Espagne. Le nom Renault 5 est dans la mémoire de nombreuses personnes qui, d’une manière ou d’une autre, ont eu une relation avec une R5 dans l’une de ses versions.
Pour la même raison, la nouvelle Renault 5 plaira à un grand nombre de personnes. Tout comme MINI l’a fait au début de ce siècle, la réinterprétation de la 5 classique est bonne. Elle présente des détails qui rappellent indubitablement le modèle original, à commencer par sa silhouette, le capot carré, la forme des ailes et les feux arrière verticaux.
Détail curieux, le capot intègre une sorte d’écran qui indique le niveau de charge de la batterie en fractions de 20 % et un “5” rétroéclairé (il s’éteint en roulant).
La Nouvelle Renault 5 électrique mesure 3,92 m de long, 1,77 m de large et 1,50 m de haut. Elle est plus longue de 30 centimètres que la Twingo et plus courte de 9 centimètres que la Clio. Son empattement est de 2,54 mètres, ce qui se traduit par des porte-à-faux très courts. Comme nous le verrons plus loin, l’espace aux places arrière est assez réduit.
Il y aura trois versions : evolution, techno et l’iconique Cinq. Toutes sont équipées de jantes de 18 pouces (la version evolution sera équipée de jantes de 18 pouces, mais elles sont également de 18 pouces). L’habillage Disco de la version d’entrée de gamme s’inspire du design des jantes de la Renault 5 Turbo et les jantes Techno sont identiques à celles du prototype dévoilé en 2021.
Les jantes haut de gamme, appelées Chrono, ont 12 branches pour évoquer un cadran de montre. Paula Fabregat nous a raconté que le premier dessin comportait 10 rayons, mais Luca de Meo, grand amateur de montres, a souhaité ajouter deux rayons supplémentaires et un ” 5 ” dans l’indicateur approprié, en clin d’œil au nom du modèle et, accessoirement, à l’horlogerie.
Cinq couleurs de carrosserie seront disponibles, toutes avec des finitions métalliques. Croyez-moi, la finition de la peinture est très belle de près, avec un effet pailleté très net. Deux couleurs, le vert et le jaune, sont directement inspirées de deux couleurs emblématiques apparues dans le catalogue dans les années 1970. Les trois autres couleurs, plus discrètes, sont un blanc nacré, un noir brillant et un bleu foncé. Nous avons pu la voir en jaune, en vert et en bleu lors de la présentation, et dans les trois cas, elle a fière allure.
Pour l’extérieur, une gamme d’habillages de personnalisation comprenant des bandes de toit et de portes avant sera proposée en deux versions, chacune disponible en deux couleurs : NumbeR5, en rouge ou noir, et Unlimited5, en or ou argent. À titre de curiosité, de nombreux coqs (comme des œufs de Pâques) sont disséminés à l’intérieur et à l’extérieur.
Un intérieur aux détails soignés
Si l’extérieur est un exercice de style, l’intérieur n’est pas en reste. Le tableau de bord est légèrement orienté vers le conducteur et, contrairement aux dernières Renault, l’écran principal est disposé horizontalement.
Il s’agit en fait de deux écrans : un tableau de bord numérique de 10″ (7″ sur la version access) affichant toutes les informations de conduite et configurable entre cinq vues. S’y ajoute, dans une sorte de module, l’écran central multimédia tactile, de 10” sur toutes les versions et équipé du système openR link avec Google intégré dans les finitions techno et iconique Cinq. En plus de cet écran technologique, Renault a eu la gentillesse de conserver des boutons physiques pour la climatisation et quelques raccourcis.
La planche de bord est conçue en deux niveaux, avec un certain nombre de détails qui rappellent la 5 et la Super 5, comme la tablette devant le siège passager avant et ses croisillons, en tissu matelassé. Sur la version emblématique Cinq, le bandeau décoratif horizontal reprend la signature ” Renault 5 ” rétro-éclairée, apportant une touche de sophistication.
Le même souci du détail se retrouve dans le design des bouches d’aération, qui reprennent le motif de la signature lumineuse à l’avant de la voiture. Autre détail fantastique, les sièges, inspirés de ceux de la R5 Turbo, présentent un motif décoratif en forme de ” H ” et des pétales assez marqués. Le toit, revêtu d’un beau textile issu de l’agriculture durable, présente un motif en damier qui n’a pas non plus été laissé au hasard.
Mais il y a aussi une multitude de petits détails. Sur la console centrale, une moulure reprend le motif de la 5 d’origine ; le sélecteur de vitesse derrière le volant a la forme d’un rouge à lèvres (oui, encore une touche paulaïenne) et peut être personnalisé avec différents boîtiers. Cachée dans le vide-poche du siège avant, une étiquette répertorie toutes les générations de la R5, y compris celle-ci, bien sûr.
Renault a même pensé à un accessoire pour transporter le pain, un panier en osier qui se place à droite de la console centrale pour ne pas tacher la sellerie. Au total, 104 accessoires sont proposés, de l’attelage classique au tapis de sol, dont 33 accessoires “iconiques” pour renforcer le côté stylistique et design.
Il s’agit d’un intérieur moderne, sans aucun doute, avec un beau travail de design et des finitions supérieures à la moyenne du segment. Mais le bilan n’est pas entièrement positif : les places arrière sont vraiment exiguës, à tel point que l’un d’entre nous n’arrive pas à s’y glisser.
Avec le siège avant en position de conduite (même un peu plus en avant que la normale), il n’y a pas de place à l’arrière. Je ne peux même pas m’asseoir avec les genoux sur les côtés du siège, car il n’y a pas non plus de place pour mettre les pieds sous le siège.
300 à 400 km d’autonomie et jusqu’à 150 ch de puissance
Il y aura deux batteries différentes et trois niveaux de puissance. La plus grande batterie a une capacité de 52 kWh et offre une autonomie de 400 km selon le cycle WLTP. La seconde a une capacité de 40 kWh et une autonomie de 300 kilomètres. Toutes deux utilisent la chimie NMC (Nickel Manganèse Cobalt), contrairement à d’autres modèles abordables qui optent pour des batteries LFP.
La batterie de 40 kWh sera disponible avec un choix de 95 ch (70 kW) ou 120 ch (90 kW). La version la plus puissante a une puissance de 150 ch (110 kW) et un couple de 245 Nm et ne peut être combinée qu’avec la batterie de plus grande capacité. Ce n’est un secret pour personne qu’Alpine prépare déjà une version plus puissante et plus sportive du modèle, qui devrait dépasser largement les 200 ch.
Le moteur électrique utilise la technologie du rotor bobiné synchrone, sans aimants permanents et donc sans terres rares. Dans ce type de moteur, les aimants sont remplacés par des bobines de cuivre. Si le moteur est dérivé de ceux des Mégane E-Tech et Scenic E-Tech, il intègre une électronique de puissance de nouvelle génération (onduleur) et une boîte de vitesses revisitée.
Dans sa version 150 ch, la Renault 5 E-Tech électrique accélère de 0 à 100 km/h en moins de 8 secondes et de 80 à 120 km/h en moins de 7 secondes. La vitesse maximale est limitée électroniquement à 150 km/h sur toutes les versions.
Ce sera la première Renault à être équipée de la recharge bidirectionnelle avec une puissance allant jusqu’à 11 kW, permettant les fonctions V2L (vehicle-to-load) pour connecter un appareil à la batterie de la voiture et V2G (vehicle-to-grid) pour renvoyer l’électricité sur le réseau.
Si ce qui précède est un plus pour le système de recharge, il y a aussi des ombres au tableau. La version d’entrée de gamme, qui coûtera “moins de 25 000 euros”, ne peut être rechargée qu’en courant alternatif avec une puissance de 11 kW. Elle ne dispose pas de la recharge rapide.
La version 120 ch, en revanche, dispose d’une charge rapide à 80 kW en courant continu, ce qui permet de charger sa batterie de 40 kWh de 15 % à 80 % en 30 minutes. La version 150 ch avec une grande batterie aura une charge rapide à 100 kW, ce qui permet de charger sa batterie dans le même temps. En plus de la charge rapide, ces deux versions pourront se charger à 11 kW en courant alternatif.
Beaucoup de technologie dans un format compact
Bien qu’il s’agisse d’une petite voiture, c’est peut-être le lancement le plus important de Renault ces dernières années, et la marque a donc mis le paquet, y compris en termes de technologie et de connectivité.
Le système openR link est livré de série avec un calculateur d’itinéraire pour voiture électrique lié à Google Maps, une fonction que nous connaissions déjà sur les Mégane et Scenic E-Tech électriques, mais qui a été affinée ici grâce au retour d’expérience des premiers clients. Cette fonctionnalité programme et optimise en permanence l’itinéraire le plus rapide pour les trajets nécessitant une recharge, en tenant compte de la localisation des bornes de recharge, de l’évolution des données du véhicule (consommation, autonomie, etc.) et de la température extérieure pour prévoir l’autonomie.
Le régulateur de vitesse adaptatif, associé au maintien actif de la trajectoire pour la conduite autonome de niveau 2, dispose d’un nouveau système de freinage One Box qui divise par deux le temps de réaction du freinage automatique.
La nouveauté la plus importante en termes de technologie multimédia est Reno, un “compagnon de mobilité virtuel” qui agit comme un assistant virtuel à l’écran. Vous vous souvenez du clip de Microsoft Word ? Cela y ressemble un peu (ou beaucoup). Il s’agit d’un avatar capable d’interagir avec les passagers, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la voiture. Il peut répondre à des questions et prendre des mesures. En somme, un assistant vocal auquel on a donné un avatar animé.
Date de lancement et prix
La nouvelle Renault 5 électrique était l’une des voitures les plus attendues pour 2024, et nous devrons encore attendre un peu avant qu’elle ne prenne la route. Elle sera lancée au cours des quatre derniers mois de l’année 2024.
Elle sera fabriquée en France et son prix sera inférieur à 25 000 euros avant subventions pour la version d’entrée de gamme, mais c’est la seule information que nous ayons pour l’instant sur les prix. Le prix des autres versions reste un mystère qui sera probablement résolu d’ici l’été.